Témoignage : Micheline

Témoignage : Diane

Témoignage : Valérie

Témoignage : Guy

Témoignage : Jacques

Manon D.
Avoir un conjoint atteint d’un trouble de santé mentale!

J’étais seule à porter mes inquiétudes, mes angoisses, ma fatigue; ne sachant que faire pour m’en sortir. Même mes amis les plus proches ne demandaient plus de nouvelles de moi, sauf de mon conjoint (la personne atteinte).

La psychiatre de mon conjoint m’a appris que l’APAMM-RS était là pour moi… moi qui soutenais, qui absorbais et qui n’avais aucune aide ni compréhension.

Dès le premier contact à l’APAMM-RS, j’ai ressenti un accueil tout spécial, une empathie, un calme, un réconfort, une oasis. Enfin, j’ai commencé à me sentir moins seule, il y avait une place pour moi. Ce que je vis est reconnu comme difficile et enfin j’ai pu commencer à prendre soin de moi. J’ai d’abord eu des rencontres individuelles. La femme en moi a recommencé à vivre. J’ai pu recommencer à ressentir mes besoins. Je me suis inscrite au groupe d’entraide de jour. J’étais sceptique quant au soutien que ce groupe pouvait m’apporter. Je nous imaginais en train de nous apitoyer sur notre sort respectif, mais j’ai quand même gardé l’esprit ouvert et je me suis présentée à la première… deuxième… troisième rencontre. Je me suis surprise à attendre avec impatience la réunion suivante.

Nous sommes un groupe de femmes, chacune est à un stade différent de la relation avec la personne atteinte de maladie mentale. Plusieurs ont un enfant atteint, j’avais peur de me sentir seule à nouveau puisque pour ma part c’est mon conjoint qui est atteint. À travers ces rencontres, j’ai reçu réconfort, conseils, certaines m’ont aidée à dédramatiser. Malgré toutes nos différences, nous avons développé une très grande complicité même une affection les unes envers les autres. Les rencontres sont cordiales, nous avons hâte de savoir ce que les autres ont vécu pendant les deux semaines passées. L’intervenante s’assure qu’il y ait l’espace pour que chacune puisse s’exprimer et puisse repartir le coeur plus léger. Lorsque la réunion se termine, je me sens privilégiée d’avoir fait partie de cette rencontre et très reconnaissante envers chacune des participantes pour leur implication, leur empathie et leur ouverture. Quelle belle énergie spontanée… c’est merveilleux.  Merci!

Monique B.
Enfin j’ai apprivoisé les grandes lignes de la maladie de ma soeur!

Je connaissais les grandes lignes de la schizophrénie étant donné que ma sœur en souffrait depuis plus de trente cinq ans. À l’époque, ma mère était sur ce que je qualifierais, la ligne de front, bien que ma mère et ma soeur également ne vivaient pas dans la même province. Inutile de trop insister sur le fait qu’à l’époque les médecins en connaissaient peu sur le sujet de la maladie, d’autant plus tabou pour l’époque.

Dans les premières années de la maladie de ma soeur, je résidais avec celle-ci à l’extérieur de la province. J’ai été à même de constater certains symptômes de la maladie et son développement. Ma mère s’est alors beaucoup investie, elle se déplaçait pour aider ma soeur, rencontrait son médecin et tentait de comprendre ce qui se passait. Je me rappelle qu’au début de sa maladie, ma mère s’est beaucoup questionnée sur son rôle dans la maladie de ma soeur, pour ne pas dire, se culpabilisait.

Depuis un quart de siècle ma soeur, qui s’était mariée entretemps, avait déménagé en région éloignée. Or, il y a deux ans, ma soeur a perdu son mari qui a été tout au long de sa vie un support extraordinaire, tout en assurant un encadrement rigide. Par conséquent, outre maman, la famille était très peu impliquée. Ce que je me rappelle des conversations, entre ma mère et moi, au sujet de ma soeur, c’est que celles-ci étaient souvent teintées de préoccupations, d’irritation, de frustrations et même d’incompréhension. Quant à moi, je me tenais loin de ma soeur pour à peu près les mêmes raisons en plus de mon impatience face à son discours.

L’an dernier, nous avons perdu notre mère et quelques mois plus tard, j’ai noté dans le bulletin de l’APAMM-RS que des ateliers se donnaient sur la schizophrénie. Mon réflexe a été de vouloir m’outiller pour faire face à la situation de ma soeur qui risquait de se dégrader vu les circonstances mentionnées plus haut. Je me suis donc inscrite aux ateliers CAP Schizophrénie. Je dois dire qu’à la sortie du premier atelier, j’étais excitée, étant donné que j’avais le sentiment d’avoir apprivoisé les grandes lignes de cette « maudite » maladie. Déjà, je me sentais mieux outillée pour faire face aux discours de ma soeur; je constatais en même temps qu’il me fallait changer mon approche avec elle, et surtout, que je venais de perdre un immense boulet de frayeur que je traînais continuellement. Par ailleurs, je réalisais également l’enfer intérieur que ma mère avait dû endurer tout au long de sa vie étant donné son isolement face à la maladie de ma soeur, son incompréhension de celle-ci et des attitudes et comportements qui en découlaient.

Cet enthousiasme s’est manifesté tout au long des ateliers, entrecoupé de moments de révolte face à la douleur que cette maladie engendre non seulement chez la personne atteinte mais également sur son entourage. Je souffrais et souffre encore doublement, tant pour ma soeur que ma mère, qui, faut le dire, a espéré toute sa vie un miracle quant à la situation de celle-ci. En outre, les échanges concrets aux ateliers entre les participants(es) sont également source d’information, de partage et de libération. Ceux-ci nous permettent de réaliser que nous ne sommes pas seuls dans pareille situation.

Ces ateliers m’ont énormément sensibilisée à la maladie, à l’importance d’en parler non pas en des termes scientifiques, comme le font souvent les médias, mais dans un langage accessible au commun des mortels. Plus est, je trouve cette maladie plus épouvantable que je ne le croyais et je considère essentiel d’en parler ouvertement et plus fréquemment afin de démystifier celle-ci. Ainsi, la connaissance de la maladie aidera positivement les personnes atteintes, de même que leur entourage immédiat.
L’existence de l’APAMM gagne à être connue plus largement étant donné son indéniable rôle dans la société.

Christine A.
Membre de l’APAMM-RS depuis 13 ans!

Vous trouvez que c’est long? Pas moi! J’ai tellement reçu de cet organisme. Au début, on m’a aidée à passer à travers la crise ou plutôt les crises, que je vivais avec mon adolescente et son trouble de personnalité limite. À l’époque, il n’existait presque rien sur ce trouble. Grâce au soutien des intervenants et de l’entraide que j’ai trouvés au sein des groupes de parents, j’ai pu évoluer et faire évoluer ma fille. Avec le temps, ma réflexion s’est aussi posée sur moi, ma vie, mes rapports avec les autres et pas seulement ma fille. Mon horizon s’est élargi. Je n’ai pas seulement appris à gérer des crises, mais à changer mes façons de faire dans une vision à plus long terme. Ma fille est outillée comme je le suis; son avenir lui appartient. Le rétablissement ou l’évolution d’une situation demande toujours du temps. Nous avons appris (elle comme moi) à être patiente et à travailler fort sur nous. Elle en a été récompensée par une vie actuelle équilibrée, un emploi stable, des amis, en couple, avec plein de projets. Je remercie chaleureusement tous les employés de l’APAMM-RS qui m’ont accompagnée au long de toutes ses années, sans oublier tous les parents que j’ai côtoyés et qui ont été de beaux modèles pour moi avec leurs conseils, leurs attentions à mon égard, leur empathie, leurs espoirs. Je vais continuer d’être membre et longue vie à l’APAMM-RS!