L’anxiété de performance

Par Lucie Brière, intervenante psychosociale à l’APAMM-RS

Qui de nous n’a pas connu le stress avant un examen, une entrevue d’embauche ou une tâche importante à accomplir? Cette réaction d’anxiété peut être normale et nous pousser à faire les efforts nécessaires pour se préparer à atteindre nos objectifs de réussite. La société dans laquelle nous vivons est exigeante. La réussite et l’excellence sont de plus en plus valorisées et recherchées. Lorsque la peur de l’échec, la peur d’être jugé viennent s’ajouter à l’importance accordée à la réussite et que l’anxiété occupe une place démesurée dans la vie de la personne, on peut parler d’anxiété de performance. L’anxiété de performance est souvent présente chez les étudiants, les sportifs de haut-niveau ainsi que chez les travailleurs du milieu artistique.

L’anxiété de performance affecte… 

La pensée : La personne a une faible estime d’elle-même et se perçoit de manière négative. Elle s’auto-évalue de manière très critique. Sa pensée peut-être irrationnelle. Si elle vit un échec, elle peut se penser incompétente, avoir l’impression de ne pas avoir fait assez d’efforts,  alors que si elle réussit, elle attribuera ce succès à la chance.

Les émotions : La peur de ne pas réussir est à son maximum, la personne peut faire de l’angoisse et avoir une crise de panique. La personne peut vivre un sentiment d’incompétence, du mécontentement, de l’amertume,  du découragement et de la solitude. 

Les comportements : La personne peut rechercher de manière exagérée à se faire rassurer et rechercher des commentaires positifs. Elle peut passer beaucoup de temps à se préparer, avoir l’impression qu’elle n’en fait jamais assez, devenir perfectionniste à l’extrême. Dans un examen, elle ressentira le besoin de revérifier ses réponses à l’excès. Elle peut avoir un souci exagéré du temps qui passe. Parfois aussi, à l’inverse, il arrive que la personne abandonne et fuit les situations d’évaluation par peur de l’échec. 

La physiologie : On peut observer des problèmes somatiques tels la migraine, les problèmes digestifs, les tensions musculaires, les tremblements, une hausse de la pression artérielle, l’insomnie.

Pour certaines personnes l’anxiété de performance peut devenir insupportable, peut s’ensuivre une dépression et des idées suicidaires. Il est important d’aller consulter.

Pistes de solutions :

 Prendre conscience que l’échec à un examen, à une entrevue, à l’accomplissement d’une tâche ne définit pas la valeur de la personne.

  • Se souvenir que la valeur d’une personne consiste principalement dans son savoir-être et non dans son savoir-faire.
  • Être en action dans le moment présent et mettre de côté l’appréhension de ce qui pourrait arriver.
  • Accepter ses limites… Changer ses attentes et ses exigences envers soi-même.
  • Éviter de se comparer et de se mettre en compétition.
  • Suivre son rythme personnel.
  • Organiser son temps en se réservant des moments de détente.
  • Se faire confiance, penser à ses réussites.
  • Voir les échecs comme des occasions d’apprentissage.

Lorsque l’anxiété de performance devient omniprésente dans la vie d’une personne, il devient important de  rechercher du soutien et de demander de l’aide à un professionnel.

Références :

https://www.usherbrooke.ca/etudiants/fileadmin/sites/etudiants/documents/Psychologie/Documents_thematiques/Anxiete_de_performance_web.pdf

http://www.cscp.umontreal.ca/documents/anxiete_performance.pdf